Le football sénégalais, malgré son éclat sur la scène internationale grâce aux performances de ses sélections nationales, continue de se heurter à des obstacles dans les compétitions inter-clubs. Le dernier revers du Jaaraf face aux Camerounais de Colombe en est une illustration flagrante. Un match où la défaite n’est pas seulement le reflet d’un résultat défavorable, mais aussi le résultat d’une stérilité offensive, d’une incapacité à tenir le ballon et de l’absence de fluidité dans le jeu.
Des circonstances atténuantes, certes… mais des défis à surmonter
Il est vrai que des circonstances particulières entourent cette défaite. Une préparation perturbée par des départs et des arrivées tardifs, une nomination d’entraîneur arrivée trop tardivement, et une absence de compétition nationale pour affiner la forme des joueurs. Ces facteurs ont indéniablement contribué à cette performance en demi-teinte. Mais au-delà de cela, il faut aussi comprendre que ces erreurs sont récurrentes et reflètent un mal profond du football sénégalais.
Les lacunes structurelles et l’impact du stade non homologué
Un autre aspect souvent négligé est le fait de jouer ce match retour à Thies, loin de la capitale Dakar, et l’absence d’un stade homologué dans la capitale. Le “12e homme” la ferveur populaire joue un rôle clé, et l’absence de cette dynamique dans un stade qui n’a pas le prestige du Stade Léopold Sédar Senghor ou du Stade Abdoulaye Wade à Dakar représente un handicap considérable. L’influence du public, cet “élément supplémentaire”, aurait pu transcender les joueurs et déstabiliser l’adversaire.
Les défis auxquels sont confrontés les dirigeants du football sénégalais
Ce match, et cette défaite en particulier, révèlent l’enjeu crucial auquel font face les dirigeants du football sénégalais : l’anticipation, la construction et le développement. Pour que les clubs sénégalais puissent rivaliser sur la scène africaine, il est impératif de donner aux joueurs et aux clubs les moyens de performer durablement. Le Sénégal, malgré son potentiel immense, peine à s’imposer dans les compétitions inter-clubs africaines. À titre de comparaison, les clubs du Maroc, de la Tunisie, de l’Égypte ou encore de l’Afrique du Sud, se sont donnés les moyens humains, financiers et structurels pour atteindre l’élite.
Les pistes d’amélioration pour le football sénégalais
Les dirigeants actuels sont conscients de la nécessité de ces réformes. Il est grand temps que les investissements dans l’infrastructure, la formation, et les moyens financiers pour les clubs soient une priorité. Ce n’est pas un hasard si les mêmes équipes se retrouvent régulièrement dans les phases finales des compétitions africaines. Ces pays ont compris que pour aller loin, il fallait structurer leur football à tous les niveaux. Le Sénégal doit impérativement rattraper son retard.
Les nouvelles orientations des responsables sénégalais devront se traduire par une meilleure gestion des clubs locaux, un soutien accru aux infrastructures sportives et une vision claire de l’avenir du football sénégalais.
L’exemple du Jaaraf face à Colombe n’est que la partie émergée de l’iceberg. Les clubs sénégalais, malgré leur immense talent, doivent encore franchir des obstacles organisationnels, structurels et financiers pour arriver à dominer le football africain, à l’image des équipes des pays voisins. Cependant, l’optimisme demeure, et avec les bonnes décisions et les investissements nécessaires, le Sénégal peut espérer rejoindre le cercle des grandes puissances du football continental.
PIN SÉNÉGAL 7
Lire l'article original ici.













