Publié le 16 janvier 2025
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Les amateurs d’actualité footballistique africaine vont certainement se presser de rire de la nouvelle polémique en Centrafrique, de peur d’être obligé d’en pleurer, endossant ainsi la philosophie édictée dans la pièce de théâtre Le Barbier de Séville. Un énième bras de fer est en train de se profiler entre une fédération nationale de football et les autorités politiques en charge des questions sportives. Et, une fois de plus, c’est la nomination d’un sélectionneur qui fait grincer des dents.

Ce lundi, au sortir d’une audience avec le chef de l’État centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, le ministre des Sports, Rodolphe Héritier Bonheur Doneng Wazoumon, annonçait la nomination de l’ancien international camerounais Rigobert Song au poste de « sélectionneur manager » des Fauves de la Centrafrique, l’équipe nationale de football. Réuni, le lendemain, en session extraordinaire, le Comité exécutif de la Fédération centrafricaine de football (FCF) affirmera n’avoir été informé, que par les réseaux sociaux, de l’arrêté N°002 /MP/SEC/DIR-CAB.2025, portant nomination des sélectionneurs de l’équipe nationale A.
Arrêté « surprise » et « illégitime »
Immédiatement, dans un communiqué, la « fédé » prend l’opinion nationale et internationale à témoin et affirme qu’elle n’a été ni « consultée » ni « associée » à cette prise de décision « surprise », qui relève du « recrutement des membres des structures d’encadrement ». Procédure qui, selon elle, « reste parmi les droits et compétences réservés uniquement au Comité exécutif des fédérations ». Elle déclare donc ne pas se reconnaître dans cette décision qualifiée d’unilatérale.
Sans s’attarder sur l’identité de Rigobert Song, le communiqué de la FCF explique que sa stratégie actuelle consiste à « nationaliser le poste de sélectionneur des Fauves A ». Il en veut pour preuve les responsabilités intérimaires actuelles confiées à « un staff technique entièrement centrafricain et dirigé par Éloge Enza Yamissi, ancien capitaine des Fauves A ».
Sport et politique
L’affaire fait écho à d’autres cas similaires sur le continent, singulièrement à la nomination polémique de Marc Brys, au poste de sélectionneur des Lions indomptables du Cameroun, par le ministère des Sports. Boudé, un temps, par la fédération de Samuel Eto’o, le Belge prenait alors la succession de… Rigobert Song, dont les performances à la Coupe d’Afrique des nations ivoirienne avaient été jugées décevantes. Le Cameroun avait été éliminé dès les huitièmes de finale.

À 48 ans, l’ancien défenseur central franco-camerounais est censé prendre, après la période d’intérim, la suite du Suisse Raoul Savoy, limogé en octobre dernier. Il lui faudra supporter la pression du sempiternel bras de fer entre autorités sportives et interventionnistes politiques.
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