À seulement 17 ans, il mesure 2,13 mètres et représente déjà l’un des plus grands espoirs du basketball sénégalais. Né à Kaolack, Mouhamed Mbacké Niane n’était pourtant pas destiné au ballon orange. Son parcours, fait de hasard, de persévérance et de belles rencontres, raconte comment un destin peut se construire loin des plans tracés.

« Je n’ai jamais voulu du basket. Je jouais au football dans la rue et c’est là que le coach El Hadj m’a détecté », confie-t-il en souriant.

Tout commence sur un petit terrain de football à Kaolack dans le quartier Taba Ngoye, non loin de la maison d’Amadou Gallo Fall. Ce jour-là, le coach El Hadj repère sa grande taille et son énergie. « Il en a parlé à mon père, qui m’en a parlé à son tour. J’ai refusé la première fois. Il a fallu plusieurs discussions et un jour, ils m’ont dupé. Mon père m’a donné un sac à remettre au coach… finalement, j’y étais pour une séance d’entraînement. Depuis, je n’ai pas arrêté. »

Ce moment marque le début d’une histoire qui ne devait pas exister, mais qui allait devenir une vocation. Sa taille, d’abord source de moqueries, deviendra plus tard son plus grand atout. « J’ai entendu de tout sur ma taille, des surnoms que je n’ose même pas partager ici. Je me suis même battu pour certains. » Il ajoute, amusé : « Ma mère est élancée, ma petite sœur aussi, mais elle ne veut pas jouer au basket. » Les doutes se sont effacés au fil des entraînements, à mesure que le jeune Mbacké découvrait une autre image du basket,  un sport exigeant, formateur et porteur de valeurs.

Le basket, un sport qu’il a appris à aimer

« Je ne voulais pas jouer au basket parce qu’on disait que c’était un sport faible pour les filles », se souvient-il. Mais les premières séances d’entraînement lui ont vite prouvé le contraire. « Ce n’était pas facile du tout. Je me disais que je n’allais pas y arriver. Le coach me motivait en me demandant de rentrer chez moi avec les ballons. Parfois, j’étais à bout, je les laissais là, mais il les ramenait chez moi pour me rappeler de revenir. » C’est ainsi que la discipline est née.

S’il partage la même ville natale qu’Amadou Gallo Fall, il ne le connaissait pas à ses débuts. Et pourtant, leurs chemins allaient se croiser. Amadou Gallo Fall, président de la Basketball Africa League (BAL) et fondateur de la SEED Academy, est reconnu comme le “Godfather du basket africain”. Son engagement a permis à des centaines de jeunes Africains d’accéder à la formation et à l’élite.

« Je ne le connaissais pas au départ. Mais j’avoue que c’est quelqu’un qui m’a beaucoup aidé. Je n’ai jamais acheté de chaussures depuis que je joue au basket, et c’est grâce à lui. » Cette générosité va changer le destin du jeune Mbacké.

SEED Academy : la rigueur comme école de vie

C’est Samba Fall qui le conduit finalement à la SEED Academy, à Thiès. « J’ai fait deux ans là-bas. On a une très bonne formation, je peux dire que c’est la meilleure en Afrique. Si on exécute ce qu’on apprend, aucun jeune de notre génération ne pourra nous contenir. »

À SEED, chaque journée est un défi : « On se réveille à 5h pour le footing, puis petit-déjeuner et école. Après le déjeuner, séance d’entraînement, sieste, et une autre séance le soir. Les coachs sont stricts. Je suis même chargé de récupérer les téléphones de mes coéquipiers pour qu’on dorme bien. »

Ce cadre structuré a forgé son caractère — entre discipline, respect et excellence. « Il m’est arrivé de sécher les cours. Honnêtement, j’en ai honte. Mais je n’oublierai jamais les mots d’Amadou Gallo Fall. Il tient beaucoup aux études. Aujourd’hui, je suis concentré. » Ce changement d’attitude se reflète dans ses performances, qui n’ont cessé de s’élever.

Lors du camp de la BWB (Basketball Without Borders), à Kigali en aout passé, Mbacké s’est distingué par sa progression et son attitude exemplaire. Sa récompense : le titre de Most Improved Player (MIP) — le joueur ayant le plus progressé. « J’ai juste voulu apprendre, écouter et progresser. Recevoir ce trophée m’a prouvé que je suis sur la bonne voie. » Quelques jours avant aussi, il avait prit part au camp de basket dans l’évènement Giants of Africa Festival. « Je voyage beaucoup maintenant avec le basket » lance-t-il le sourire au lèvres.

Calme, posé et discipliné, il séduit déjà par sa maturité et sa vision du jeu. « J’admire Pascal Siakam. Il est long comme moi, il réussit le jeu intérieur et c’est un vrai scoreur. » Comme son modèle, il rêve de faire son chemin jusqu’au plus haut niveau, sans brûler les étapes. « Je veux continuer à apprendre, me donner à fond et représenter dignement le Sénégal. »

L’avenir du basket sénégalais

Aujourd’hui, son talent et son envie de progresser font qu’il a intégré la NBA Academy Africa, le centre de formation qui accueille les espoirs du continent africain. À seulement 17 ans, Mouhamed Mbacké Niane symbolise l’avenir du basketball sénégalais : un mélange d’humilité, de travail et d’ambition. De Kaolack à la SEED Academy, en passant par la NBA Africa, son parcours inspire déjà toute une génération.

De Kaolack à la NBA Academy - Mbacké Niane a refusé le basket… avant d’en devenir l’un des plus grands espoirs ! - wiwsport

Et si l’histoire du futur grand pivot du Sénégal avait commencé… par un simple sac confié par son père ?

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