La Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT) a mis fin aux agissements d’un réseau d’escroquerie opérant sous couvert d’un programme de formation sportive et de voyages vers l’étranger. Trois individus ont été déférés ce 27 octobre 2025 devant le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Mbour pour complicité de traite de personnes, escroquerie et association de malfaiteurs.
Tout est parti d’une plainte déposée par une dame qui a affirmé avoir été victime d’une escroquerie via un système de type Qnet. Elle a dénoncé un individu interpellé à l’aérogare de l’AIBD par le Commissariat spécial de l’aéroport, avant d’être confié à la DNLT, a appris Senego.
Selon les premières constatations, le réseau opérait depuis Ndiakhirate, dans le département de Rufisque, où il attirait ses victimes par de fausses promesses de voyage vers l’Angleterre. La plaignante, persuadée que ses documents de voyage lui seraient remis sur place, avait versé 900 000 francs CFA, avec un reliquat de 1,3 million à compléter après le départ.
Mais à son arrivée au Sénégal, elle découvre la supercherie. Sur place, elle trouve plus d’une vingtaine de personnes, dont des femmes et des nourrissons, toutes de nationalité étrangère (Guinée, Congo, Côte d’Ivoire). En tentant de s’échapper, elle alerte les forces de l’ordre, entraînant l’arrestation de trois individus du réseau.
Les mis en cause ont reconnu l’existence d’un principal animateur, toujours en fuite, présenté comme le cerveau de l’organisation. L’un d’eux a expliqué avoir été recruté après avoir été séduit par le concept d’une soi-disant école de football appelée AJEL de Rufisque, censée combiner études et sport pour offrir des opportunités à l’étranger.
Le mode opératoire du réseau reposait sur un système de recrutement pyramidal, exigeant des nouveaux adhérents l’achat d’un pendentif ou d’un objet symbolique d’une valeur minimale de 550 000 francs CFA. Chaque recrue devait ensuite convaincre d’autres personnes de rejoindre le système, en échange de commissions allant de 60 à 100 euros par inscription.
Les victimes, formées à des techniques de persuasion, finissaient par devenir elles-mêmes recruteurs, contribuant ainsi à alimenter un réseau d’exploitation économique à grande échelle.
Grâce à l’intervention rapide de la DNLT, cette filière a été mise hors d’état de nuire. Les enquêteurs poursuivent leurs recherches pour retrouver le principal instigateur et identifier d’éventuelles ramifications du réseau sur le territoire national.
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