Nicolas Jackson : « Sans le football, je ne sais pas où je serais aujourd’hui » | Wiwsport





















































Nicolas, les supporters et membres du FC Bayern souhaitent mieux te connaître dans cette interview. Tu as fait tes premiers pas dans le football pieds nus sur les terrains de sable de Ziguinchor, au Sénégal. Pour notre séance photo, tu as de nouveau ôté tes crampons. Que représente pour toi la sensation du sable sous tes pieds ?

 Dès le premier instant, j’ai eu une sensation familière, comme un retour en enfance. Le sable m’a marqué : pour nous, jouer pieds nus était une seconde nature. Personne n’avait de chaussures de foot ; on jouait tout simplement. Cela peut paraître étrange ici, mais pour nous, c’était le quotidien. Aujourd’hui encore, on voit des enfants jouer pieds nus. Bien sûr, plus tard, jouer sur l’herbe a été un grand changement, mais je suis reconnaissant de cette expérience car elle m’a endurci et a fait de moi le joueur que je suis aujourd’hui. 

Le football vous a influencé dès votre plus jeune âge. Vos parents posaient un ballon sur votre lit quand vous étiez bébé. Que représente le football pour vous personnellement ?
 Le football, c’est ma vie. Sans lui, je ne sais pas où je serais aujourd’hui. Enfant, je rêvais d’être comme Ronaldo, comme Kaká, comme les grandes stars que j’admirais. Je ne pensais qu’au football. Aujourd’hui, je vis mes rêves d’enfant et j’espère accomplir encore plus. 

Nicolas Jackson, la nouvelle recrue du FC Bayern, avec le ballon sur fond jaune.

Vous considérez-vous comme quelqu’un qui aime prendre des risques ?

Oui, absolument. Même si je pouvais tout recommencer, je ferais exactement la même chose. Je savais que j’avais du talent, alors je devais en profiter, avec tous les avantages et les inconvénients que comporte le football. J’ai eu de la chance, mais honnêtement, seul un sur des milliers y parvient. C’est extrêmement difficile. C’est pourquoi je dis : c’est une grâce divine, mais c’est aussi le fruit d’un travail acharné. 

La foi joue donc un rôle important pour vous ?
Oui, je crois que tout arrive selon la volonté de Dieu. Mais cela ne signifie pas qu’il faille rester les bras croisés. Il faut faire sa part, sinon rien ne se passe. Pour moi, cela signifie que Dieu ouvre des portes, mais seulement si l’on est prêt à travailler dur pour les saisir. 

Tu n’avais que 18 ans quand tu es parti à Villarreal en Espagne. Comment as-tu vécu cette expérience ?

 Bien sûr, c’était difficile, mais je savais que je devais le faire pour pouvoir revoir ma famille un jour, dans de meilleures conditions. Mon seul objectif était de rester en Espagne, de m’imposer à Villarreal et d’intégrer l’équipe première. Je savais que si j’y parvenais, il serait plus facile de faire venir ma famille, peu importe où la vie me mènerait. Mes parents me manquaient énormément, mais c’était le seul moyen d’atteindre mes objectifs et d’améliorer la vie de toute ma famille. 

Depuis, votre ascension a été fulgurante : des débuts prometteurs à Villarreal, la Premier League avec Chelsea, et maintenant le Bayern. Comment évaluez-vous votre carrière jusqu’à présent ?

 Je suis très reconnaissant pour tout ce qui s’est passé jusqu’ici, mais je préfère regarder vers l’avenir. Pour moi, l’important c’est le présent : me donner à fond pour le FC Bayern, continuer à progresser et remporter des succès avec l’équipe. Je me retournerai certainement sur mon parcours une fois ma carrière terminée, peut-être avec mes enfants. Mais pour l’instant, je veux simplement poursuivre sur cette voie, étape par étape, et toujours essayer de voir le bon côté des choses. 

« Le sable m’a marqué : pour nous, jouer pieds nus était une seconde nature. »

Nicolas Jackson

Parlons de votre séjour actuel. Vos premières semaines à Munich : comment se sont-elles passées, notamment l’Oktoberfest ?

 Je suis ravi d’être ici et de jouer avec de si grands noms. L’Oktoberfest était un moment vraiment spécial ; j’aime beaucoup les traditions. J’ai adoré que mes nouveaux coéquipiers m’intègrent à leur quotidien dès le début. J’ai ainsi pu découvrir un aspect important de la culture bavaroise. Jusqu’à présent, tout se passe à merveille ; je me sens très bien ici. 

À 24 ans, l’Allemagne est déjà le cinquième pays où vous avez vécu, après la Gambie, le Sénégal, l’Espagne et l’Angleterre.

Chaque déménagement est une nouvelle expérience. En Espagne, il m’a fallu du temps pour apprendre la langue, rencontrer des gens et prendre mes marques. Ici, c’est un peu plus rapide car beaucoup de gens parlent anglais. Mais de toute façon, je souhaite aussi apprendre l’allemand et progresser petit à petit. 

Vous découvrirez également que les attentes sont très élevées au Bayern Munich. Comment gérez-vous cette pression ?

Quand on joue pour un grand club, la pression est toujours présente ; je l’ai vécue à Chelsea. C’est très similaire ici : les supporters veulent des buts, ils veulent des titres. Pour moi, le plus important est de rester concentré et de me focaliser pleinement sur l’équipe. Je veux apporter de la joie à nos supporters et justifier la confiance qu’ils placent en mes coéquipiers et en l’entraîneur. Si nous jouons bien ensemble, tout sera plus facile. 

Avez-vous fixé des objectifs personnels pour cette saison ?

 Oui, j’en ai, mais je préfère les garder pour moi jusqu’à ce que je les aie atteints ( sourire ). »

« Je savais que j’avais du talent, alors je devais en profiter, avec tous les avantages et les inconvénients que comporte le football. »

Nicolas Jackson

Maintenant, vous jouez aussi aux côtés d’Harry Kane. Qu’est-ce que ça vous fait ?

C’est incroyable. Même enfant, j’admirais Harry. En tant qu’attaquant, j’ai toujours suivi de près des joueurs comme lui, ainsi que Lewandowski, Suárez, Agüero, Balotelli et Drogba — tous ces grands noms. Jouer avec lui dans la même équipe me remplit de fierté. J’apprends de lui chaque jour et j’essaie d’imiter certaines de ses qualités. 

Votre plus grande idole était Cristiano Ronaldo, mais vos amis vous appelaient Neymar. Comment décririez-vous votre propre style ?

 (Rires) Je suis capable de faire beaucoup de choses, mais je peux toujours m’améliorer. Mes amis m’appelaient Neymar parce que je dribblais et jouais tout le temps avec le ballon, comme un enfant qui s’amuse. Mais en grandissant, Cristiano Ronaldo, Neymar et Ronaldo Nazário sont devenus mes plus grandes idoles. J’ai regardé tellement de vidéos d’eux. 

Cristiano a évolué au poste d’avant-centre tout au long de sa carrière. Avez-vous toujours été un numéro neuf classique ?

Plus jeune, j’étais plutôt avant-centre. Comme je marquais beaucoup de buts, mon entraîneur a fini par me placer en pointe, et c’est resté ainsi. À Villarreal, nous jouions initialement avec deux attaquants, mais ensuite je suis devenu l’attaquant de pointe. Unai Emery m’a alors conseillé de ne pas trop redescendre au milieu de terrain, mais de rester devant : « Les autres viendront te chercher. » Ce conseil m’a beaucoup aidé dans ma carrière. 

Le fait d’avoir joué pieds nus enfant influence-t-il encore votre style de jeu actuel ?

À mon arrivée en Espagne, je jouais avec beaucoup de liberté, comme auparavant au Sénégal. Mais au niveau professionnel, l’objectif est clair : gagner. Pour cela, il faut de la structure et une concentration sans faille. À Villarreal, j’ai progressivement appris à mieux comprendre le jeu et à développer mes compétences tactiques. Parallèlement, cette liberté de jeu d’avant m’a permis de conserver une certaine créativité. 

Si vous aviez le petit Nico devant vous aujourd’hui, que lui diriez-vous ?

Je lui dirais : continue, crois en toi et aie confiance en Dieu. Écoute tes parents, pas seulement pour le football, mais aussi pour la vie. Travaille dur et bats-toi pour tes rêves. Et surtout, n’abandonne jamais. »

 

 

Source : FCBayern.fc

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